top of page

Fantasmes : normal ou pas ? Tout comprendre sans tabou


Fantasmes : normal ou pas ?

Fantasmes : normal ou pas ? Tout comprendre sans tabou


Les fantasmes font partie de notre intimité psychique. Ils peuvent être doux, intenses, déroutants, poétiques ou parfois surprenants.

Les comprendre, c’est comprendre une part profonde de soi : ses besoins, ses zones de tension, ses envies, ses émotions.

Voici un petit guide pour démystifier ce vaste sujet.

Qu’est-ce qu’un fantasme ?

Un fantasme est une scène intérieure visuelle, sensorielle, émotionnelle ou symbolique qui suscite excitation, curiosité ou désir.

Exemples :

  • Imaginer une rencontre passionnée dans un lieu insolite

  • Se projeter dans une identité plus confiante ou audacieuse.

  • Créer un scénario romantique ou érotique parfait

NB : Un fantasme n’est pas une intention réelle et peut rester totalement imaginaire.


Pourquoi avons-nous des fantasmes ?

Une soupape imaginaire

Les fantasmes permettent de vivre des sensations ou émotions sans risque ni contrainte.

Exemples :

  • Imaginer une scène sensuelle pour évacuer le stress

  • Fantasmer l’exhibition, sans jamais vouloir la vivre

  • Créer une aventure fictive pour s’évader mentalement


Explorer ses besoins profonds

Les fantasmes sont souvent liés à des besoins émotionnels.

Exemples :

  • Être guidé(e) (besoin de lâcher prise)

  • Dominer (besoin de puissance symbolique)

  • Imaginer de la tendresse (besoin de reconnaissance et validation)


Un langage symbolique

Les fantasmes utilisent des images et symboles, pas des intentions réelles.

Exemples :

  • S'imaginer avec un(e) inconnu(e) : représente la nouveauté, pas forcément l'infidélité

  • Fantasmer sur la domination : ne veut pas dire vouloir rabaisser ou être humilié(e), mais chercher une expérience intense

  • Se visualiser dans un autre décor (plage, forêt, château) : symbolise souvent la liberté ou l’évasion


Booster de désir

Les fantasmes relancent le désir, stimulent l’imaginaire et nourrissent la vie intime.

Exemples :

  • Imaginer une scène avant un rapport pour se mettre dans l’ambiance

  • Écrire une histoire érotique pour soi-même ou pour son/sa partenaire

  • Repenser à un souvenir romantique ou sensuel


Ce que les fantasmes ne disent pas de vous

Les fantasmes ne sont pas la réalité, ni un reflet moral.

Exemples :

  • Fantasmer une scène taboue ≠ refléter notre moralité

  • Fantasmer de domination ≠ vouloir imposer dans la réalité

  • Fantasmer sur un(e) inconnu(e) ≠ être insatisfait(e) dans le couple


Pourquoi certains fantasmes nous surprennent ou dérangent

Les fantasmes activent souvent désir, interdit et peur.

Voici quelques fantasmes fréquents et ce qu’ils traduisent symboliquement :


Fantasmes de domination ou de soumission :

Désir symbolique de puissance, de lâcher-prise, de contenance.

Exemples :

  • Être attaché(e) : ne plus avoir à décider, s'abandonner

  • Dominer quelqu’un : exprimer une part de puissance refoulée

  • Être capturé(e) dans une fiction : rechercher l’intensité émotionnelle


Fantasmes d’exhibition ou de voyeurisme :

Besoin d’être vu(e), validé(e), admiré(e)

Exemples :

  • Imaginer quelqu’un nous regarder : recherche de confiance en soi

  • Observer une scène : réveille la curiosité sensuelle

  • Être filmé(e), photographié(e): désir d’expression, d'être inspirant(e)


Fantasmes d’infidélité imaginaire :

Recherche de nouveauté ou liberté psychique.

Exemples :

  • S'imaginer avec un(e) inconnu(e) : envie de nouveauté, pas de trahison

  • S'imaginer avec 2 partenaires : envie d'intensité

  • S'imaginer avec un ancien crush : penchant nostalgique


Fantasmes de scénarios impossibles ou fantastiques 

Créativité et évasion.

Exemples:

  • Fantasmes médiévaux ou fantastiques : recherche d'évasion

  • Fantasmer sur des créatures fictives : besoin de libération de la norme

  • Imaginer des scènes irréalistes : désir de créativité érotique


Pourquoi certaines personnes n’ont pas de fantasmes

C’est très fréquent et ce n’est pas anormal.

Il existe plusieurs explications :


Une fatigue mentale ou charge émotionnelle

Le cerveau n’a plus la disponibilité pour produire de l’imaginaire


Une éducation très normative ou culpabilisante

Cela inhibe la capacité à créer des univers intérieurs


Une faible connexion au désir (temporaire ou durable)

Cela arrive en cas de stress, anxiété, transitions de vie


Une sexualité qui passe plus par le corps que par l’imaginaire

Certaines personnes vivent le plaisir dans le présent, sans scénarios


Des neuroatypies ou un fonctionnement cognitif différent

Certaines personnes TSA, TDAH ou hypersensibles décrivent un imaginaire sexuel plus rare, plus mécanique ou plus concret


Un fantasme est-il forcément sexuel ?

Non. Cela peut être :

Un fantasme émotionnel

Un scénario centré sur le ressenti, pas sur l’acte.

Exemples :

  • Imaginer quelqu’un qui vous regarde avec admiration et tendresse.

  • Se projeter dans une scène où l’on est accueilli(e), compris(e) et pleinement soutenu(e)

  • S’imaginer vivre un moment où l’on se sent enfin suffisant(e), précieux(se), choisi(e)


Un fantasme relationnel

Il porte sur le lien, la qualité de la relation ou la complicité.

Exemples :

  • Rêver d’une conversation parfaite où tout est fluide et évident

  • Imaginer une soirée idéale avec rires, confiance et harmonie

  • Se projeter dans une relation où il n’y a ni conflit, ni incompréhension, juste la sensation d’être en équipe


Un fantasme sensoriel

Il active un détail sensoriel, plus qu’une scène complète.

Exemples :

  • Imaginer une voix douce et rassurante qui parle tout près

  • Se représenter une chaleur, un parfum, un souffle sur la nuque

  • Imaginer une ambiance : lumière tamisée, musique, lenteur, odeur particulière


Un fantasme identitaire

Il concerne l’image de soi, la version de soi que l’on rêverait d’habiter.

Exemples :

  • Se fantasmer plus confiant(e) : entrer dans une pièce en se sentant légitime et charismatique

  • Se projeter en version plus libre : oser dire ce qu'on pense, poser des limites, assumer ses désirs

  • S’imaginer plus audacieux(se) : prendre des initiatives, séduire, surprendre, briller socialement


Comment en parler à son/sa partenaire ?

Partager ses fantasmes dans son couple n'est pas une obligation. Un fantasme peut rester intime toute une vie. Mais si l'on souhaite en parler, voici comment aborder le sujet sans malaise :


Parler en théorie

J’ai lu un article sur les fantasmes, ça m’a fait réfléchir. Tu crois que les gens partagent tout à leur partenaire ?


Utiliser l’humour ou la légèreté

J’ai fait un rêve un peu créatif. Tu veux la version censurée ou non ?


Parler en utilisant le conditionnel

J’imagine que certaines personnes aimeraient vivre des scénarios plus intenses… tu en penses quoi ?


Préciser que l'on n'a pas d'attente

Je n'ai rien besoin de changer entre nous, mais j’aimerais t’ouvrir un peu mon univers imaginaire si tu es d'accord?


Peut-on explorer un fantasme dans la réalité ?

Seulement si les 3 règles essentielles sont respectées :


Consentement explicite 

Tout le monde dit OUI en pleine conscience.

Exemples :

  • Parler avant de toute pratique, pour vérifier les limites de chacun

  • Refuser une idée sans culpabilité

  • Accepter un non sans négocier


Sécurité physique 

Ce que vous faites doit être sans risque.

Exemples :

  • Dans un jeu BDSM : matériel adapté, safewords (mots de sécurité), environnement sécurisé

  • Dans un rôle-play (jeu de rôle) : code clair pour arrêter


Sécurité émotionnelle :

 Ajustement immédiat si malaise

Exemples :

  • Debriefing après la scène (safecare)

  • Vérifier que personne ne se sent ni humilié(e), forcé(e) ou déstabilisé(e).

  • Ajuster ou stopper la pratique si une émotion forte surgit


Fantasmes pénalement condamnables : comment réagir ?

Un fantasme reste un scénario intérieur, sans conséquence légale tant qu’il ne prend pas la forme d’un acte ou d’un contenu interdit. L’imaginaire n’est pas régulé par la loi.


Ce qui constitue une infraction :


Le passage à l’acte dans la réalité

C’est uniquement le fait d’agir sur un fantasme illégal qui devient une infraction.

Exemples :

  • Tenter de vivre une situation impliquant l’absence de consentement

  • Poser des actes qui blessent, mettent en danger ou exploitent une personne

  • S’impliquer dans une situation réelle qui porte atteinte à quelqu’un (violence, contrainte, abus…


La possession, la création ou la recherche de contenu illégal

Ce qui devient pénalement condamnable, c’est le support, pas l’imaginaire.

Exemples :

  • Télécharger, conserver ou rechercher du contenu impliquant des actes non consentis réels

  • Filmer, partager ou recevoir des images ou vidéos illégales

  • Consulter intentionnellement des contenus liés à des actes pénalement interdits.


Le fantasme est souvent une métaphore, une symbolique, un jeu psychique, pas un désir réel.

Ce qui importe est :

  • la capacité à rester dans l’imaginaire,

  • la non-intention de passer à l’acte,

  • la prise de conscience du cadre légal.


NB : Si ces pensées deviennent envahissantes, anxiogènes ou difficiles à gérer, il important d’en parler avec un(e) sexothérapeute ou psychiatre afin d’être accompagné(e) en toute sécurité. 


FAQ

1. Est-ce normal d’avoir des fantasmes bizarres ?

Oui. Les fantasmes utilisent souvent la symbolique et l’interdit. Cela ne reflète pas votre moralité.


2. Dois-je en parler à mon/ma partenaire ?

Pas obligatoirement. Cela reste intime. Mais si le partage est souhaité, la légèreté et le conditionnel facilitent l'échange et la conversation.


3. Un fantasme peut-il être dangereux ?

Seulement s’il provoque détresse, obsession ou passage à l’acte illégal.


4. Pourquoi mes fantasmes changent-ils ?

Ils évoluent avec vos expériences, votre maturité, votre état émotionnel et hormonal.


5. Et si je n’ai aucun fantasme ?

C’est normal. Certaines sexualités sont plus corporelles que mentales ou passent par le présent.


6. Fantasmes qui changent selon la période de vie ?

Oui. Le cerveau et le désir évoluent avec l’âge, le stress et le contexte affectif.


7. Fantasmes excitants mais gênants ?

La gêne vient souvent de croyances ou jugements, pas du fantasme lui-même.


8. Est-ce dangereux de vouloir vivre tous ses fantasmes ?

Oui. Certains doivent rester dans l’imaginaire pour des raisons légales ou émotionnelles.


9. Peut-on fantasmer sur quelqu’un sans le vouloir réellement ?

Oui. L’imaginaire ne reflète pas toujours la réalité.


10. Fantasme excitant hier devenu neutre aujourd’hui ?

C’est normal. Le désir et l’excitation sont cycliques et contextuels.


12. Fantasmes non sexuels : normaux ?

Oui. Fantasmes émotionnels, relationnels ou identitaires sont fréquents et normaux.


13. Safewords v/s codes dans le rôle-play (jeu de rôle)?

Safewords = pratique BDSM, stop immédiat malgré le jeu.

Codes = rôle-play léger, moins ambigu, arrêt simple.


14. Comment distinguer fantasme symbolique et désir réel ?

Observer la distance entre imagination et volonté d’agir. Les fantasmes symboliques ne nécessitent pas d’action réelle.


15. Fantasmes illégaux : comment gérer ?

Ils doivent rester imaginaires. Un accompagnement professionnel peut aider s'ils génèrent anxiété ou obsession.


16. Pourquoi certains fantasmes interdits existent ?

Ils peuvent répondre à :

  • une recherche de contrôle ou de perte de contrôle

  • une mise en scène d’un interdit absolu

  • un exutoire pour des émotions intenses

  • une symbolique personnelle qui n’a rien à voir avec l’acte réel

Les fantasmes utilisent des images, pas des intentions. Ils s’appuient sur des archétypes, des peurs, des tensions internes ou des scénarios de pouvoir sans lien avec le comportement réel et concret.


17. Un fantasme est-il forcément une envie à vivre dans la réalité ?

Les fantasmes peuvent être transgressifs, symboliques, irréalistes ou même choquants sans que cela traduise une volonté d’agir.

De nombreuses personnes fantasment sur :

  • des scénarios de domination non consentie

  • des situations de pouvoir extrême

  • des rôles impossibles ou interdits

Cela ne signifie pas qu’elles souhaitent réellement les vivre. Le fantasme fonctionne souvent comme une fiction intérieure, déconnectée des valeurs et du comportement réel.


18. Fantasmes obsessionnels : quand consulter ?

Si la pensée crée détresse, culpabilité ou interférences dans la vie, consulter un sexothérapeute ou psychiatre est conseillé.



Besoin d’aide ? Parlons-en ensemble

Si vous souhaitez comprendre vos fantasmes, vos émotions ou votre sexualité avec un soutien bienveillant, sachez que vous n’êtes pas seul(e).

Vous pouvez en parler, sans jugement. N’hésitez pas à prendre rendez-vous.

En tant que sexothérapeute & thérapeute de couple, je vous accompagne dans la compréhension de votre vécu, la reconquête de votre intégrité et la réappropriation de votre désir.

.


Commentaires


bottom of page